Les associations chargées de tester les «Points Conseil Budget» viennent d’être pré-sélectionnées. Une expérimentation doit débuter début février dans quatre régions françaises.


Il s’agit d’une des pierres angulaires du plan de lutte contre la pauvreté, programme pluriannuel dont la nouvelle feuille de route a été présentée en mars 2015. Tout au long de l'année 2016 un réseau de «Points Conseils Budget» (PCB), points d’accueil visant à prévenir le surendettement ou à aider les ménages à en sortir, va être déployé en Ile-de-France et dans les nouvelles régions Nord-Pas-de-Calais Picardie, Alsace-Lorraine-Champagne Ardennes et Midi-Pyrénées Languedoc Roussillon.


Si l’expérimentation doit être officiellement lancée début février, dès jeudi dernier une liste d’associations chargées de la mettre en œuvre a été proposée aux trois ministères concernés (Economie, Lutte contre l’exclusion, ainsi qu’Economie sociale et solidaire), a fait savoir le Secrétariat d’Etat en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion. «Il reste encore un mois pour intégrer un grand acteur qui nous aurait éventuellement échappé», souligne-t-on au Secrétariat d’Etat qui veut le dispositif le plus ouvert possible.


Un appel à candidature avait été lancé en octobre 2015 en vue de tester le mécanisme. Ces travaux avaient accéléré courant 2014, à la suite de la censure par le Conseil Constitutionnel du «fichier positif». Serpent de mer, ce projet de registre des crédits souscrits par les particuliers était considéré par ses partisans comme un outil efficace contre le surendettement, mais à l’efficacité difficile à démontrer pour ses opposants. En comparaison, le développement d’une politique publique en la matière, au travers des PCB, est bien plus consensuel.


Vers un label
Concrètement, le dispositif se découpe en deux niveaux : le premier (dit «PCB 1») regroupe les structures en contact direct avec les ménages fragiles venant solliciter un conseil ou dont la situation budgétaire se dégrade. On y retrouve par exemple des centres communaux d’action sociale (CCAS), des associations familiales (UDAF) ou encore la Fondation Agir contre l’Exclusion (FACE). Le second niveau («PCB2») s’adresse, lui, à des acteurs - comme la fondation Crésus ou le Crédit Municipal de Paris (tous deux également présents en PCB 1) - chargés d’analyser les dossiers les plus complexes et de contacter directement les créanciers (banquiers, opérateurs téléphoniques...).


Dans l’esprit de ses concepteurs, l’expérience est le prélude a un développement progressif des PCB sur l’ensemble du territoire. A terme, l’idée est que malgré le grand nombre d’acteurs impliqués dans l'accueil des ménages surendettés, les «Points Conseil Budget» deviennent une sorte de label avec une identité et une fonctionnement commun

 

Article internet paru dans « Les Echos » du 16 01 2016 - (édition journal du 18 1 2016). 
Ecrit par Edouard Lederer